Somewhere in the outer reaches of a city, encased in a concrete slab worn over the years by the constant tread of wheels and the sting of rain, lies a very peculiar crack. Smaller than an earlobe piercing and even narrower than the eye of the needle that pierced it, it is a minuscule imperfection, imperceptible to the eyes of those who rush by.
In the depths of this crevice, beyond the underground coral reefs, lies a nebula known as Hyphos. Within its ethereal expanse, remarkable creatures known as Hyphocees flourish in vast nurseries. These fascinating beings originate from spores scattered by a benevolent hand. As soon as they hatch, the still-fragile Hyphocees embark on a quest for a milky dust essential for their survival. Absorbing this precious substance, they grow stronger, preparing for their metamorphosis and the day they will set sail towards the surface.
For it is there, in the sunlight, that they will find the skin of humans they covet, on which they will gently settle. The only path connecting Hyphos to the world of humans is the Amoebie River and its three tumultuous arms. Depending on which arm the valiant creatures take, their coat will be tinged with gold, silver, or midnight black.
The skin provides the Hyphocees with a highly nutritious substrate without depriving or hindering their host. On the contrary, those who welcome one or more of these small creatures benefit from heightened perception. They become more attuned to their contours, their sense of touch grows more refined, and their heart beats with greater calm. The Hyphocees reflect light and protect the body with which they form a symbiotic connection that deepens over time. Come what may, even in the most challenging conditions, the Hyphocees' fidelity to their host remains unwavering.
Quelque part aux confins d’une ville, dans une chape de béton coulée il y a bien longtemps, usée par les roues arrière et les averses, se trouve une craquelure très particulière. Elle est plus étroite qu’un trou dans un lobe, plus étroite même que le chas de l’aiguille qui a percé le trou, elle est infime, invisible aux yeux des passants pressés.
Dans les tréfonds de cet interstice, au-delà des récifs de coraux souterrains, s’étend une nébuleuse que l’on appelle Hyphos. D’étonnantes créatures, les Hyphocées, y germent au creux de vastes pouponnières. Elles sont issues de spores répandues là par une main bienveillante. Aussitôt écloses, les Hyphocées encore fragiles se mettent en quête de poussière lactée qu’elles absorbent dans un seul but : survivre, devenir assez robustes pour accomplir leur métamorphose et voguer un jour vers la surface.
Car c’est là, à la lumière du soleil, que se trouve la peau des humains qu’elles convoitent, sur laquelle elles iront se poser délicatement. L’unique voie qui relie Hyphos au monde des humains est la rivière Amoebie aux trois bras tumultueux. Selon le bras qu’emprunteront les vaillantes créatures, leur robe se teintera d’or, d’argent ou de nuit.
La peau fournit aux Hyphocées un substrat très nourrissant, sans pour autant priver ni entraver leur hôte, bien au contraire : l’humain qui accueille une ou plusieurs de ces petites créatures jouit grâce à elles d’une perception affûtée. Il prend conscience de ses contours, le toucher s’affine, le cœur s’apaise. Les Hyphocées attrapent la lumière et protègent le corps avec lequel elles entrent en symbiose. Cette connexion s’approfondit avec le temps ; quoiqu’il advienne, même dans les conditions les plus difficiles, la fidélité des Hyphocées est sans faille.